Mai 2021. Située en bordure d'un chemin dans un village du Pays d'Auge, cette haie est constituée de plusieurs étages, d'arbres de haut jet et d'un épais taillis : un véritable hôtel pour les passereaux, avec au rez-de-chaussée une bauge de sanglier, et des entrées-sorties spécial goupil.
Nous nous proposons de nous emparer de cette merveille avec un projet de land-art en mémoire de Roland Mousquès - image à droite - soit un sentier dans un non-chemin, et deux grotesques du Margagnoun.
Le projet est de consacrer un tronçon de cette haie au Land Art. Pour commencer, une souche nous accueille sur le site.
.Aucune essence végétale d'arbre ou d'arbuste n'est là par hasard, foi d'apiculteur, mais quel fouillis !
Avec le temps, la haie a pris de l'épaisseur et un passage s'est faufilé sur ce terrain en pente.
Matérialisé par un pavement d'écorces d'acacia, le sentier à son tour est un ouvrage d'art.
Il survole la buse du douet, guinguette de toutes sortes d'animaux sauvages ou domestiques,
Et chaque rêveur en visite peut retrouver un fond de Gustav Klimt dans une texture d'écorce.
Quand s'échappent les traits et les lignes, l'hiver habille le sentier en paravent japonais, sans autre perspective que les hauteurs et les proportions.
Ici pour artialiser, seuls les matériaux du coin sont utilisés. Le rayon de prélèvement est une distance de brouettée.
La fixation du sol est assurée par les mottes d'herbe. Les jeunes sureaux, et les pousses de robiniers servent de soutènement provisoire.
Et le sentier poursuit son chemin au coeur d'une haie devenue espace à visiter.
C'est plus une trace qu'une avenue !
Ainsi la haie est pénétrable, modeste hommage à Jesus Raphael Soto en recherche de la dynamique entre premiers plans et lointains. Qui veut voir sans être vu peut entrer dans la haie Pierre Ozanne...
..pour se perdre au bout du chemin, sous le regard du grotesque chaulé.