Dans la haie, il y a des plantes bioindicatrices. Elle indiquent les terrains sur lesquels l'eau ruisselle, ceux qui l'absorbent, les espaces où la lumière parvient à réchauffer le sol, ceux qui sont à l'ombre toute l'année, les emplacements des souches disparues, ...
Le travail de Gérard Ducerf nous aide à comprendre les symbioses entre orties, ronces, fougères et ormes, sur un sol caractérisé, valorisé par l'apiculteur qui a favorisé lierre, chataîgniers et robiniers. On ne peut que réfléchir à des questions de co-évolution, pour pouvoir intervenir sur ce qui sera naturellement un développement à long terme.
Nous verrons que toutes les plantes considérées disent un peu la même chose, logique : "carence en matières organique animales". Comment valoriser le phénomène ?
Un marsault, saule des chèvres salue l'arrivée du douet sur l'herbage par une large buse, émissaire du champ voisin qui passe sous la route par ce souterrain.
Précoce comme le sureau, le marsault prépare ses chatons dans la lumière du printemps, méllifère par excellence.
C'est une des 161 variétés de saules dont l'écorce fournit l'aspirine.
Lui c'est le gouet, arum maculatum qui pue, résidant dans les haies et forêts pauvres en MO (matière organique) animale; très étudié par J. P. Otte pour ses prises d'otages de mouches. Toxique mais peut blanchir le linge.
La véronique est aussi indicatrice d'excès en MO végétale, aussi toxique quoique utilisée en médecine.
Le sceau de Salomon indique un sol basique (Ph > 7,5) Son biotope doit être protégé comme réservoir d'espèces rares. En plus ce serait un antidiabétique.. Mais il vaut mieux consulter des scientifiques.
Ortie, Gaillet, lierre terrestre fleur bleue et lierre tout bête aux petites racines font un bon ménage de nitrophiles...
... et les jeunes feuilles de lierre terrestre agrémentent farces et soupes, les sommités d'orties contiennent plein de fer, le gaillet caille le lait pour faire yaourts et fromages. Le lierre commun est le recours des abeilles en hiver.
On ne présente plus la ronce : qui a goûté la confiture de mûres sait pourquoi.
Ses racines, comme les feuilles de saule, donnent une eau de bouturage. Pionnière, elle abrite les jeunes pousses avec ses piquants dissuasifs des brouteurs.
La mercuriale vivace, le chou de chien, est très toxique, et indique un sol lessivé d'azote et de potasse par manque de couverture végétale. Une anti-pionnière... qui partira la dernière.
Et la fougère déplie son secret : mêmes indications que l'arum. On peut l'utiliser comme paillage insectifuge.
... sous le macadam de robinier grouillent les champignons, les rhizomes, et les mystères.
Nous n'avons vu que le centième de cet écosystème vertical.